Trois fois programmé, et enfin diffusé. Le film TOP GUN Maverick s’est fait attendre sur le tarmac de l’aérodrome, et c’est à la fin du moi de mai que le cinéma mobile est enfin venu s’installer sur notre parking.

C’était la soirée idéale, qui avec la chance de la météo compliquée de ce printemps, est passée entre les gouttes. Presque 400 personnes se sont présentées sièges de camping à la main. Pour certains, la soirée était organisée comme un piquenique aéronautique, avec table de camping, glacière et siège confort. Pour d’autres, un burger commandé au food truck présent, et une crêpe en dessert, c’était moment ciné sur une couverture au programme de la famille réunie pour voir enfin le film sur la Navy. Un opus qui comme le premier volet sorti 32 ans plus tôt fait à nouveau rêver les adolescents qui veulent piloter des chasseurs comme le F18 ou nos Rafales. Pour les gourmands, une autre possibilité de se sentir comme au cinéma était possible, car une remorque à hot dog et popcorn leur distribuait les friandises que l’on a l’habitude de s’offrir dans les salles obscures.

Point de rideau rouge ni de fauteuil moelleux, mais pour tout le monde, un parking aménagé spécialement pour l’occasion les attendait. Nos avions avaient été placés à côté du public, éclairés par le dessous façon musée de l’air pour le plus grand plaisir des spectateurs d’un soir. Il y avait même un DR 200 venu de Suisse, avec un sympathique couple qui avait répondu au mail de la présidente qui proposait à tous nos voisins aéronautiques de se joindre à nous pour la soirée.

Un succès populaire, une organisation sans faute, voici les seules remarques entendues ce soir-là. Un bel exemple de collaboration entre la mairie de Frotey, initiatrice du projet, et l’aérodrome éponyme et son aéroclub résident. Maverick est reparti dans les airs, en faisant vrombir son vieux P51 Mustang, dont le son splendide sorti de l’écran a fait rêver plus d’un spectateur assis à même le parking.

Tous ne désespérant pas un jour en voir un vrai sur notre plateforme de Vesoul. Avec ou sans Tom Cruise, on sera prêt à l’accueillir !

Deuxième temps fort de ce printemps pour notre club, la nouvelle édition de « Fais nous Rêver » (FNR) où durant laquelle plus de 40 gamins vont prendre les airs. Une nouvelle fois, les journalistes dépêchés sur place s’étonneront de voir que des enfants renfermés, plutôt secrets, puissent exprimer autant d’émotion au retour du vol. C’est exactement cela qui fait vibrer les bénévoles du club pendant ces moments passés à l’aérodrome.

Si la semaine est compliquée et les préoccupations du travail envahissantes, un jour d’entraide à FNR remonte le moral et rabaisse les égos. Les enfants présents souffrent pour la plupart en silence, mais là, le temps de monter à 2500 ft et enrouler la ville de Port sur Saône, les gamins s’enveloppent de bonheur. De même pour le pilote baptême qui constate l’arrêt des questions au déjaugé des roues pour se retrouver bombardé affectueusement de « pourquoi on vole ? » ou bien de « comment ça marche dis-moi ? » dès le posé de l’avion.

Il faut vivre le retour de vol d’un enfant différent au moins une fois dans sa vie.

Nos actions menées toute l’année pour promouvoir notre sport se voient réconfortées. On se sent utile, on fait un heureux. Un regard embué de larmes d’un gamin succèdent à celui pétillant de l’accompagnateur qui ne reconnait plus ses patients, tant leurs sourires éclairent soudainement les visages des pilotes d’un jour. Leur handicap ou les difficultés de vie qu’ils rencontrent, c’est leur quotidien. Mais le souvenir de ce vol offert à l’aéroclub de la Haute-Saône restera gravé à jamais. Une expérience éphémère dont beaucoup d’anciens bénéficiaires nous reparlent avec les étoiles dans les yeux quand ils reviennent au club.

Antoine de Saint Exupéry aimait à dire : « Tous les adultes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre eux s’en souviennent ».

Soyez assurés que les bénévoles qui encadrent comme les enfants qui volent, eux s’en souviendront longtemps de ce moment « Fais nous rêver » qui porte tellement bien son nom.

Toutes nos pensées pour toi Laurent, pour qui cette opération que tu pilotais avec nous te tenais vraiment à cœur.