Les objectifs, une obsession de la nouvelle année.

La nouvelle année débute et ses bonnes résolutions aussi pour la plupart de chacun d’entre nous. Le temps des « meilleurs vœux » est révolu depuis début février, mais rien ne nous empêche de nous souhaiter le meilleur pour l’année qui vient, quelle que soit la saison.

On se fixe tous des objectifs dans la vie, et s’ils ne sont pas espérés, ils nous sont dictés par les autres. Beaucoup d’entre eux sont inatteignables, nous les rangerons dans les rêves, ou les déceptions.

Les objectifs de réussite sont débattus tous les jours au travail ou demandés chaque trimestre à l’école. Pareil pour les objectifs personnels ; pour un je dois maigrir, pour l’autre arrêter de fumer, pour tous manger mieux quand tant d’autres se battent pour conserver la santé, loin de toutes ces recommandations…

En ces temps olympiques, pas un champion n’échappera à la phrase « c’est l’objectif de ma vie cette médaille d’or » et qui, une fois la breloque au cou, nous gratifiera d’un « j’ai loupé mon objectif, je dois revenir plus fort » si la couleur du métal n’est pas celle attendue.

Tout autour de nous, dans notre société complexe du « toujours plus beau, toujours plus haut, toujours plus fort », la tendance est à la réussite à outrance : « sois le plus riche tu seras le plus heureux », « renonce à l’échec, ne sois pas un perdant » et autre maxime de gagnant à tout prix.

En avion, on doit avoir une autre philosophie face aux objectifs. Nous sommes une activité ou justement l’atteinte d’un but n’est pas toujours une priorité. Un sport-passion où les instructeurs nous apprennent à renoncer. On ne doit pas chercher à atteindre obstinément sa destination, on peut aussi reculer ou contourner face aux orages, face à la nuit, ou face aux difficultés dues à l’inexpérience et même face à celles imposées par la loi. (ZP, ZIT, RTBA.)

On apprend patiemment à opérer un demi-tour, à ne pas décoller si le vent est trop fort. On nous forme à renoncer face à la panne au sol et même à se préparer à l’échec en vol… L’échec devient envisageable et on s’y entraine !

De plus, si on commet une erreur, un pilote doit même s’en vanter, tout de suite, pour faire profiter les autres de cette mauvaise expérience. On apprend à reconnaitre la faute, mais aussi à s’en servir, c’est cela le RETEX…

Souhaitons-nous une météo clémente et une pandémie finissante. Pour certains, il faudra loguer plus d’heures de vol que l’an dernier, rien que pour le plaisir, pour d’autre il faudra passer l’examen LAPL ou PPL dès que possible. Pour la mécanique, on envisagera le moins de problèmes possibles et des heures fiables. Pour les instructeurs, espérons de beaux vols à partager, de nombreux lâchers et de la réussite pour l’école.

Le bureau prépare l’assemblée générale, règle les soucis et fait au mieux pour nous tous avec un seul but avoué : un fonctionnement de notre aéroclub le meilleur possible, pour que chaque membre puisse sereinement voler, et apprenne à renoncer, en toute sécurité…