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Aéroclub de la Haute-Saône
2500
Route de l'aérodrome - 70000 FROTEY-LES-VESOUL
09.61.37.53.85 aeroclub70@wanadoo.fr |
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Emotions possibles ressenties par un pilote , un matin de Novembre, quelque part en France… « C’est pour moi comme
une matinée toute particulière à cause des
évènements... Beaucoup de monde entoure mon
avion ce matin, effervescence pas ordinaire pour
ce vol qui n’en est en fait qu’un de plus pour
moi . Je ne peux dire la même chose de mon
passager du jour, qui sera dans le brouillard…la
météo en plus n’est pas terrible, froid et brume
sont attendus tout le long de ce trajet banal
devenu aujourd’hui si important pour tous. Je dois rester
concentré, penser à l’essentiel, faire une
inspection appliquée de mon avion… le carburant
sera suffisant pour aller et revenir de cette
destination qui va contribuer je l’espère, à
changer un peu le destin de cette histoire
tragique que nous traversons... Un petit vol que
j’assure pour apporter une petite pierre dans
l’édifice… Je tourne autour de mon
avion et dois même bousculer des gens pour me
frayer un passage et terminer correctement le
tour, comme un bon commandant de bord. Tout sera
fait comme il le faut, je n’ai plus qu’a me
concentrer sur la mission… me mettre dans ma
bulle, répéter mentalement ma navigation, et
assurer ma mission, ce pourquoi je suis là ce
matin en ce froid matin d’automne… Et puis voilà, mon
précieux chargement est en place, mon passager
aussi, je ne dois pas y penser, mais ces
quelques minutes dans le ciel vont changer une
vie, et demain tellement d’autres… »
Le 11 novembre 1918 à 5 h 15 du matin, les
différents états-majors apposent leurs
signatures sur la convention d’armistice qui met
fin aux hostilités. À l’aube, un Breguet 14 est
sorti de son hangar malgré la brume. Vers 7h30
du matin, une voiture se présente. En sort
le Hauptmann Hermann von Geyer, porteur du texte
de la convention d’armistice. C’est le
lieutenant Gustave Minier qui va lui servir de
pilote. Décollage de Tergnier dans l’Aisne,
direction l’état-major de Spa en Belgique. Von
Geyer adresse des mots de remerciements aux
officiers qui l’ont accompagné puis s’assoit à
l’arrière du fuselage à la place de
l’observateur avec les précieux documents. Ils
seront l’équipage du Breguet 14 de l’Armistice.
Le 5 novembre 2020 à 8h30 du matin, les médecins
ont signé les documents nécessaires pour le
transfert d’un patient . Les hôpitaux de Lyon
sont en surcharge, le malade part pour le CHU de
Nancy. A l’aube, un Piaggio 180 est sorti de son
hangar. Vers 8h00, l’ambulance arrive sur le
tarmac de Lyon-Bron. En sort une victime anonyme
de la pandémie COVID-19. Un pilote
professionnel, formé tout jeune en aéroclub, et
un copilote du même cursus sera assis à ses
côtés. Derrière eux, un urgentiste veillera sur
leur précieux passager. Ils seront l’équipage du
Piaggio 180 désigné pour l’évacuation sanitaire
du jour . Même ressenti pour chacun des pilotes, 100 ans d’écart mais l’importance de la mission sera assurée par les airs, et l’implication des aviateurs au service de la population est intacte.
102 années après exactement, les évènements sont
très différents, et on ne doit pas classer les
crises ou les guerres par ordre de grandeur ou
d’importance, les victimes restent des victimes,
absents pour toujours de nos vies futures.
Un matin, dans un hangar d’aérodrome, il y a
plus de 100 ans à Tergnier comme il y a quelques
jours à l’aéroport de Lyon,
le
savoir-faire d’un pilote va servir à tous. Les
évènements qui surgissent nous rappellent que
l’histoire est toujours un éternel
recommencement, malheureusement…
Membres du club et vos familles, prenez soin de
vous, et à bientôt sur l’aéroclub de LFQW.
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